Nantes. Histoire. On a retrouvé le marquis de Dion !
L'artiste n’a pas oublié sa paire de belles bacchantes. Le portrait sculpté du marquis de Dion est visible rue de Bouillé.
Il suffit de lever l’œil pour apercevoir ce drôle de mascaron nantais au-dessus d’une fenêtre, encadré de têtes de lions et sous un balcon en fer forgé. Un moustachu qui n’est autre que le marquis de Dion à qui appartenait cet hôtel particulier situé dans la petite rue Bouillé, plus connue pour abriter les archives départementales de Loire-Atlantique. Y a-t-il d’autres hommes célèbres ou anonymes qui ont demandé à des sculpteurs de les représenter sur des immeubles nantais ? La question est posée aux érudits.
Il a créé le Salon de l’auto en 1898 et le journal L’Auto deux ans plus tard
Né place de la Monnaie à Nantes, le 10 mars 1856, Jules-Albert de Dion sera conseiller général du canton de Carquefou (1899 à 1934), député de Loire-Inférieure (1902 à 1923) puis sénateur de Loire-Inférieure jusqu’en 1940. À Carquefou, il était le propriétaire du château de Maubreuil. Antidreyfusard, cet ardent défenseur de l’Église catholique siégeait à l’extrême-droite. Il fondera en 1893 avec son associé Georges Bouton la société des automobiles De Dion-Bouton à Puteaux en 1883, un moment le plus grand fabricant automobile au monde. On lui doit aussi la création Salon de l’auto en 1898 et du journal L’Auto deux ans plus tard. Outre cette sculpture, le marquis de Dion a aussi généré une carte postale qui le montre menotté entre deux policiers lors de l’expulsion des congrégations en avril 1903. La légende est explicite : « Attentat contre un représentant du peuple ». On retrouve également son chauffeur personnel, Michel Zélélé, un Ethiopien, sur différentes photographies. Une autre histoire.
Stéphane Pajot
Photo PO - SP